» caractère
Débrouillarde et résiliente, Noomi a toujours été très indépendante. Une nécessité plus qu'autre chose, quand on sait qu'elle s'est pratiquement élevée seule. Et si elle a toujours été très prompte à se laisser aller à la rêverie, elle est aussi très pragmatique. Elle a conscience de ne pas pouvoir tout contrôler et elle n'a aucun mal à se faire une raison lorsque quelque chose ne tourne pas en sa faveur. À première vue, ce côté de sa personnalité peut aisément passer pour une attitude désinvolte, voire totalement apathique, mais c'est surtout un mécanisme de défense. Enfant, elle a passé bien trop de temps à espérer après l'impossible et elle refuse de rester cette petite fille impuissante qui aurait donné cher pour quelques miettes d'attention paternelle. Parce que ça fait trop mal, parce que la vie est trop courte, trop intéressante aussi, pour laisser les déceptions et les fissures dans son cœur avoir le premier rôle. Poussée par cette philosophie développée à l'adolescence, elle a généralement pas ou peu de scrupules à courir après ce qu'elle veut. Le pire qui puisse arriver ? Qu'on lui dise non. Pas exactement un traumatisme pour elle, plus une formalité mais une formalité définitive. Une fois qu'on a fermé la porte ou, pire encore, une fois qu'on l'a blessée, elle continue son chemin sans se retourner. Le pardon est un concept auquel elle adhère difficilement, qu'elle n'est pas sûre de comprendre non plus, principalement parce qu'elle ne sait pas comment se comporter une fois qu'il fait son apparition. Toujours est-il que le rejet permet d'avancer et Noomi refuse de toute manière de perdre son temps à tourner autour du pot, que ce soit par politesse ou pour protéger la sensibilité d'autrui. D'une honnêteté parfois perçue comme brutale ou, en tout cas, un peu trop directe, elle ne mâche pas ses mots, ne police pas ses propos ni ses pensées et n'a jamais appris à filtrer ses idées. Elle est intimement convaincue que le partage est l'une des plus grandes richesses de l'existence, à quelque niveau que ce soit. Papoter avec de parfaits inconnus est l'une de ses grandes passions, qu'il s'agisse du videur d'une boîte de nuits, de la petite mamie à qui elle laisse sa place dans le métro ou de la personne à qui elle prête un tampon dans les toilettes d'un restaurant. Elle sait écouter, Naomi, mais elle parle aussi beaucoup et pas nécessairement aux autres. Il n'est pas rare de l'entendre marmonner tout bas, un mélange d'anglais et de suédois qui n'a sans doute pas grand sens aux oreilles indiscrètes mais dans lequel elle navigue sans mal. L'histoire de sa vie, vraiment. Noomi n'est pas très organisée, que ce soit dans son bilinguisme, ses relations ou son appartement. Le seul aspect de son quotidien qu'elle protège jalousement de son bordélisme naturel, c'est son boulot et, par extension, son bureau, seule pièce de son appartement qui ne se trouve pas sur le passage de l'ouragan Noomi. On pourrait croire que son job est la seule chose à laquelle elle tient et même si ça n'est pas exactement vrai, c'est probablement la chose à laquelle elle tient le plus. C'est un rêve de môme, le seul qu'elle ait gardé (et réalisé) et elle ne laisse rien ni personne le mettre en danger, pas même elle-même. Ça nécessite une certaine rigueur, une pression qui l'épuise parfois mais le bonheur a un coût et Noomi est bonne payeuse. Peut-être un peu trop dépensière, peut-être, tant au sens propre qu'au sens figuré. Elle a tendance à sacrifier un peu trop facilement sa santé mentale pour atteindre ses deadlines comme son compte en banque quand elle a le malheur de rentrer dans la mauvaise boutique. Mais après tout, la vie est courte, alors pourquoi se priver ? Une certitude qui peut sembler un peu morbide mais ça n'empêche pas Noomi d'être perpétuellement de bonne humeur. Elle a le sourire facile, le rire plus facile encore et malgré une vision très terre à terre des choses, elle préfère voir le verre à moitié plein, parfois au point d'en avoir l'air soit naïve, soit carrément agaçante.

» infos en vrac
un › Noomi a le silence en horreur. Elle a besoin de bruits, peu en importe la nature, pour fonctionner à peu près normalement et ne pas partir dans une spirale de doutes aussi extravagants qu'irrationnels. Qu'il s'agisse de rediffusions de Friends, du brouhaha de la rue, des nombreux podcasts qu'elle suit ou du dernier album de Beyoncé, on entend forcément quelque chose dans son appartement et ce, à toute heure du jour ou de la nuit. deux › Elle se découvre une nouvelle passion toutes les semaines ou presque, une fâcheuse manie encouragée par son père depuis sa plus tendre enfance, tant parce qu'il était ravi par sa curiosité que parce que ça la gardait occupée sans trop d'efforts. Aujourd'hui, ses hobbies ne sont plus financées par daddy dearest mais Noomi continue de se lancer dans de nouvelles activités régulièrement, qu'elles se pratiquent depuis son canapé ou s'accompagnent d'adrénaline et de danger. trois › Même si elle parle parfaitement anglais et que les années passées à New York ont fini par gommer son accent, ce dernier ressort de temps à autre, particulièrement lorsque ses émotions prennent le dessus ou qu'elle a avalé le verre de trop. quatre › Elle change régulièrement de couleurs de cheveux. Parfois naturelles, parfois excentriques, elle autorise généralement sa coiffeuse à laisser libre court à son imagination. cinq › Incapable de rester au même endroit très longtemps, elle déménage régulièrement. Elle se sent chez elle à la fois partout et nulle part. Peut-être doit-elle cette absence d'attaches à son père qui l'a trimballé toute son enfance à travers ses différentes propriétés en Europe avant de s'installer à New York lorsqu'elle avait douze ans. Et elle en est partie, plusieurs fois d'ailleurs mais elle a toujours fini par revenir. Elle n'est pas née à New York, n'y a passé qu'une partie de son adolescence mais c'est la ville où elle se sent la plus, sinon heureuse, au moins apaisée. six › Noomi n'a pas peur de prendre de la place, que ce soit littéralement ou au sens figuré. Mimer les hommes qui manspreadent dans le métro est l'un de ses jeux favoris et elle refuse de se faire silencieuse et discrète parce que ce serait plus socialement correct. Si son père lui a appris une seule chose, c'est bien d'être elle-même, sans peur, sans restriction, même si ça la fait passer pour une connasse prétentieuse. sept › Son régime alimentaire est des plus chaotiques et un coup d'œil dans son frigo et ses placards laisserait facilement penser qu'elle a soit cinq ans, soit cinquante. Il n'est pas rare qu'elle fasse d'un pot de Ben & Jerry's son déjeuner et qu'elle dîne du whisky. Elle ne cuisine pas ou très rarement, tant par absence de capacités que par manque chronique de motivation, et elle a élevé les commandes UberEat au rang de sport olympique. huit › Elle a longtemps travaillé chez Ubisoft, au Canada et en Californie, avant de claquer la porte après avoir fait l'erreur de fréquenter un collègue. Si ce n'était pas exactement interdit, ce n'était pas spécialement bien vu. Et évidemment, comme toutes les histoires d'amour que Noomi a pu vivre, ça s'est mal terminé. Seulement cette fois, au lieu d'avoir seulement le cœur brisé et la tête remplie d'amertume, elle a aussi hérité du mauvais rôle dans les potins du bureau. Une situation qui aurait pu être supportable si l'attitude de ses supérieurs n'avait pas changé. Noomi a donc envoyé sa démission par mail, vidé ses tiroirs et elle a sauté dans le premier avion pour New York. Sans plan, sans la moindre idée de ce qu'elle pourrait bien faire ensuite. Le projet de travailler sur son propre jeu a mis du temps à émerger mais elle planche dessus depuis maintenant près d'un an. Une année entière, trois déménagements, deux peines de cœur, un nombre incalculables d'erreurs et autres bévues sociales, et la seule constante reste son boulot. neuf › Elle abhorre tout type d'exercice physique. Partisane du moindre effort, elle prend l'ascenseur dès que c'est possible, sort rarement de chez elle si ça n'est pas nécessaire et n'a pas honte d'admettre que le peu d'organisation de son appartement repose sur le besoin impérieux d'en faire le moins possible. Work smarter, not harder and all that. dix › Elle ne va nulle part sans sa Nintendo Switch. Ça vient tout de suite derrière ses clés et avant ses papiers dans la liste des choses qu'elle vérifie sur le pas de sa porte.