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 One step closer (Leon)

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MessageSujet: One step closer (Leon)   One step closer (Leon) EmptyMer 28 Sep - 9:49

TW : violence, sang, rejet, égoïsme

"La première règle du Fight Club est : il est interdit de parler du Fight Club. La seconde règle du Fight Club est : il est interdit de parler du Fight Club" sont les mots griffonnés sur son calepin qui ne la quitte jamais. Pages hachurées de mots et annotations dont elle seule a désormais le secret. Protéger son intellect à la lueur de son propre langage. Croquis des fois usuels pour lesquels on ne l’accepterait probablement pas en école d’art. Les Doc Martens contre le bitume chauffé par la vermine qui traîne dans ces bas-fonds. L’obscur Bronx, guère celui qu’elle encense mais celui qui peut faire frémir. Derrière les portes closes de ce sous-sol réaffecté, sous cette ancienne usine devenue repère des addicts de boisson, drogues et peaux dénudées. Tina contourne l’assemblée transcendée pour jouxter l’entrée du repaire, maquillée par deux gorilles faits sûrement d’acier. Gorille numéro 1 s’égosille face à la frêle silhouette, Gorille numéro 2 s’attarde sur son chandail surplombé de cuir, le noir jusque sous les yeux. Touriste elle n’est et les pourparlers la conduisent dans l’antre respecté du code de la piraterie. Biceps tâté et remarque édulcorée pour Tic et Tac ayant accédé à sa requête.

L’air est maussade, le glacial prenant au corps. L’humidité pourtant ambiante, lavée de toute chaleur. Les murs sertis d’impacts face à ce long couloir s’ouvrant sur l’arène. Un semblant de vestiaire sur la gauche matérialisé par la salle des machineries. Des cris dans l’enceinte circulaire où les regards noirs naissent et se confondent. Population pratiquement masculine mais nombreuses serpentent pour recueillir un morceau des paris. L’homme dans sa splendeur scrute et avale les courbes féminines, la bave se confond avec le sang quand gicle celui des combattants. La bourgeoise en quête d’aventures s’évanouirait sous le spectacle placide et tonitruant. Le bruit du crâne qui mord le sol finit de déchaîner la foule en délire. Le malheureux, sorti sans aucune galanterie, traîné sur le sol et jeté sur un banc délaissé. Regard furtif vers son matricule lorsqu’elle veut s’approcher d’un des gérants de l’affaire, pour mieux dépeindre son article. Sa hâte est coupée quand pour une seconde fois, celle aux cheveux de blé épouse de son regard la scène fantomatique. D’abord blême, son teint se pare de feu. Ses poings se serrent presque à laisser des marques et sa main se porte inévitablement contre son ventre à peine arrondi. Elle joue des coudes pour s’avancer, s’approcher. Toussant et crachant ses poumons comme la lépreuse pour laquelle elle tente de se faire passer. Sa quête presque révolue lorsque ses doigts s’ancrent contre le barbelé entourant les combats. Elle crie. A plein poumons, sans retenue « LEON » articulant plus que de raison.  Le gagnant précédent, crâne rasé et tatouages bardés d’un chinois sûrement imparfait se tient. Peu massif, il demeure pourtant rapide et vif. Déjà, il saute dans tous les sens et elle est bousculée, manquant d’assister au premier round, engloutie par la foule en délire. Elle se fraye un chemin, à quatre pattes, la rusée.

Là, c’est un bobard éhonté qui l’amène au milieu du ring. Suppliant car la surprise doit être entière et que la foule apprécierait. Le premier combattant, un instant ahuri stoppe face aux organisateurs qui font taire l’assemblée, annonçant une brève entracte pour le striptease outrancier annoncé par Tina la menteuse. Elle fonce sur Leon sans qu’il puisse sourciller tandis que Mister muscle 1 lui retient le poignet, quémandant son dû dans un mandarin qu’elle ne comprend. « Dégage Jackie Chan. » L’opprimé n’attire son regard quand il tire dans son chandail. La gifle part sans qu’il la voit venir et la marque de ses griffes rippe contre la joue, laissant une traînée sanguinolente sur ses ongles. « Beurk, t’aurais pu te retenir de baver. Et toi… » et sans se soucier du chaos qu’elle a créé, elle scande, le visage radoucit et les yeux inflexibles : « T’as pas été livré avec l’option ‘répondre’ à la naissance ? »

@Leon Basquiat One step closer (Leon) 381166421
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MessageSujet: Re: One step closer (Leon)   One step closer (Leon) EmptyMer 28 Sep - 10:13

N'a ni la carrure ni les épaules pour ce genre d'exercice Leon.
Et pourtant le voilà ici.
Entre quatre murs. Ça, ça change pas.
L'œil torve qui fixe le regard bridé à l'autre bout du ring.
Il sent bien la rage et la faim remuer les muscles de cet autre à la peau tatouée pareille que lui en a plein scotché à la barbaque des tattoos qui ne veulent rien dire. Il a serpent, rapace et dragon tordus à sa peau, Basquiat.
C'est toujours drôle ce moment de latence. Juste un peu avant que le combat démarre. On entend la cacophonie des spectateurs tout autour. Au-delà du grillage. Les parieurs au poing levé, froissent la liasse de billets.
C'est pas vraiment pour l'odeur de l'argent qu'il est venu, lascar aux épaules nues. Pas tellement pour le bruit non plus. Ni pour le sang.
C'est autre chose.
Qu'on ne voit pas. Qui se ressent.
Leon, il a ce sourire narquois au coin des lèvres. Du genre qui rend fou l'ennemi comme le rouge appâte le taureau jusqu'à la cape.
L'autre crache à terre. Racle le sol du talon, prêt à s'élancer, alors qu'arbitre n'a pas encore sonné le coche.
Dans la fosse aux lions, on n'a pas le droit aux armes.
Mais on a droit aux morsures. Aux coups de tête qui étourdissent et font perdre conscience. On a droit à un entrevu avec l'au-delà, saluer la mort à sa propre porte. Ici, on y perd des quenottes, des jointures, des rotules. Certains mettent même leur honneur en jeu, mais Leon ne fait pas partie de ceux-là. De fierté ou d'orgueil il n'a pas.
Ici on voit passer ceux que la vie ne permet pas de crier au grand jour.
Ici on voit les éclopés, les édentés, les éméchés. Tous ceux que le jour n'a pas voulu non plus. Des avortons à qui on a dit non.
Alors ça se finit ici, sous terre. Entre vie et mort. C'est impressionnant comme le désespoir peut être étincelant sous la lumière des projecteurs.
Il plisse un peu des yeux. Feux de la rampe éblouissent dans cette caverne glauque aux relents humides et renfermés.
Fait rouler ses épaules, peau qui se noue aux omoplates, articulations craquent. Il aime ce moment, cette fraction de seconde où... il n'est pas mort. Mais il n'est pas encore en vie non plus.
Son autre bondit. Comme un ours qui a vu sa proie.
Les muscles de Leon se tendent. On dirait qu'il prépare quelque chose. Ou peut-être qu'il ne prépare en réalité rien du tout. Le fantôme de son sourire est resté, flottant aux extrémités de ses lippes gercées.
Et la droite s'abat.
Brutalement. Sans détour. Dans sa mâchoire.
Recule. D'un, deux, trois quatre cinq pas. Titube sur scène. Public hèle, houle d'êtres vivants qui tangue avec les combattants.
Leon renâcle, crache un glaviot de sang qui s'écrase à terre. Il a manqué de trébucher sur le bord, jusqu'à ce que l'étreinte du grillage ne le rattrape pour le renvoyer sur le terrain.
L'uppercut résonne encore dans son squelette. Écho de douleur qui frappe à sa gencive, tourmente peut-être une dent qui se prépare à jaillir. La main posée à même la blessure écarlate qui irradie toute sa chaleur, récolte un généreux filet carmin entre les doigts.
La violence, c'est comme une musique désarticulée sans partition.
Inspire. Expire. Son drôle de sourire qui continue de voguer au rythme de ses lèvres dérouillées. Une provocation que l'ennemi ne manque pas.
Plic ploc de sang sur son short. Seule parure du guerrier.
Foule qui hurle comme toute une meute de loups affamés sous la pleine lune.
Et, tout à coup, au milieu de cette horde, il y a la percée d'une voix féminine qui scande son prénom. Ces quatre petites lettres qui le tirent de sa torpeur.
Leon.
Personne ne connaît le nom de personne, ici.
On se débarrasse de son identité en descendant les marches de ce tunnel de la mort. On n'est plus humain. On n'est plus personne.
Une silhouette se fraye un chemin sous le rideau de métal. Quatre pattes qui rampent jusqu'à la scène où jouent les gladiateurs.
Même l'autre reste interdit face à l'intrusion.
Crinière blonde qui se redresse.
Elle hurle un truc, Leon ne sait quoi, trop perturbé par la tournure des évènements. Même la douleur n'a plus cours avec toute cette mascarade. Le public qui gueule, chiens en colère, veulent continuer à voir la boucherie.
Peau de cuir sur les épaules féminines. Un ventre boursouflé que Leon n'a pas le temps de regarder.
Ses yeux bleus lui tombent dessus comme deux icebergs.
L'option répondre.
Silence.
Son silence à travers le chaos ambiant. Les spectateurs se pressent autour de la cage, appellent après un arbitre qui ne sait pas quoi faire. La femme ou les hommes.
Qu'est-ce qu'il peut dire.
Qu'est-ce qu'elle fiche là.
Pourquoi elle a dit son nom.
Pourquoi le sien, ici.
Après une éternité à voir la foule déglutir sa rage, frapper contre le fer tordu, Leon entrouvre ses lèvres desquelles ont disparu l'agaçant sourire.
À la place, le regard se durcit. Veut frapper là où ça fait mal.

- Qu'est-ce que tu fous ?

C'est à peine si on l'entend avec le tintamarre ambiant.
Mais il sait que elle, elle l'aura entendu.

- Tu devrais pas être là.

Elle.
Eux.
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MessageSujet: Re: One step closer (Leon)   One step closer (Leon) EmptyMer 28 Sep - 11:00

TW : violence, sang, rejet, égoïsme

Le carmin comme meilleur habit, taillé par le moins habile des tisserands. La parure des maestros, virtuoses du ring où les poings et crocs remplacent les mots pour faire vibrer d’autres maux. La torpeur prise contre le cœur, palpitant manquant de rompre cette poitrine qui se soulève discontinue, sous son souffle haletant. L’épreuve, pire que celle des balles. Rubis portés sur son matricule. Ce regard que Tina sent, sans vouloir s’en départir. Cet autre qu’elle est venue chercher sans détour car dans sa quête pour le reconquérir, c’est un mur qui s’est dressé. Fantasque enfermé derrière des murailles bien difficiles à franchir, ou même à faire tomber. L’angoisse de ne plus le revoir. L’angoisse de le perdre, plus que celle de vouloir lui parler. Son discours envolé mais seul demeure le besoin de sortir car l’asphyxie la gagne lorsqu’elle remarque la joue. Minois décomposé par la caresse peu subtile de l’aliéné typé. Sa position guère au centre des préoccupations car un seul son tambourine dans son esprit, quatre lettres, un mot, un seul tenant : Leon. La rage fulmine vers celui qui désormais défiguré par ses ongles acérés. Courroux jeté quand de son emprise elle se défait, tirant son bras des mains souillées, doigt d’honneur levé en guise de remerciements. Mais la flamboyante se tempère car risquant non pas sa vie, mais deux. Elle porte les mains contre son ventre, soulève son chandail, laissant apparaître son ventre légèrement rebondi et surtout ses seins, cerclés par son soutien-gorge. « Le spectacle suffit ? Pas touche, je suis enceinte » La foule en délire continue de scander et piaffer. Sifflements et regards lubriques se dressent mais elle fait abstraction de tout ce bétail pour seulement s’intéresser à la silhouette décomposée de son jadis partenaire.

Les organisateurs du combat clandestin restent interdits et ne savent quelle direction prendre. D’un côté, les spectateurs sont, les yeux ébahis, dans l’attente de la suite, comme un programme télévisé de grande envergure. Une télé-réalité de mauvais goût. De l’autre, certains parient sur Tina, comme si sa présence l’invitait à combattre. Les messes basses vont bon train mais tout ce capharnaum ne l’anime pas. Ses tempes, battues par ce sang irradié sous l’impulsion de son seul vice, le faire répliquer. « Non, qu’est-ce que toi tu fous ? Moi, je bosse, et toi ? » L’échéance tombée comme pour justifier sa place ici. Repère de bandits où la louve sévit. Le calepin levé vers le pas intrigué comme preuve de sa réponse.

Tina s’approche. Le pas léger sur le sol, presque comme sur des œufs. Lissant ses cheveux vers l’arrière, la pupille sertie de mille diamants imparfaits à la recherche de leurs homologues dans l’œil masculin. Rien. Le frisson la guette quand elle resserre l’emprise de son perfecto sur ses épaules. La mort au centre de ce cercle alors que la vie jaillit de son être. Portée par accident mais acceptée avec conscience. « C’est pas ta place non plus. Je pensais que tu t’étais tiré encore plus loin. » C’est la colère qui la fait parler mais déjà elle se mord la lèvre inférieure, signe de son aversion pour ce qu’elle vient de lâcher. Sa main se lève, ses doigts moites. Mais assurée, à un mètre du condamné, sa peau touche la sienne. Baume sûrement peu réparateur mais il n’en a la fonction première. Inspection discrète et rictus sur son visage. « T’as mal ? » survient comme une ellipse de ce temps, de cet espace-temps où ils se trouvent. Elle songerait à le tirer, à s’accrocher à lui pour le faire descendre de ce piédestal où il risque sa vie. Il risque leur vie car sans lui, les choses sont encore trop douloureuses, trop abruptes malgré leurs différends. Elle lui en veut. Viscéralement, jalousement et indéniablement car elle n’a su mettre de la distance face à ce bébé. Elle s’y est jetée à corps perdu et n’a pu l’abandonner. Mais Tina, elle n’a pas envie d’être un dommage collatéral de sa décision. Elle ne veut pas qu’il ne soit non plus. Des idées embrouillées par les hormones ou par son passé et son présent mêlé.

« Comment va Marley ? Il sait que tu risques de l’abandonner, là, ce soir si Jackie Chan se transforme en Super Saiyan ? » L’humour y est mais son visage ne rit pas. Son être ne rit pas. Seule le poids de tout ça reste et emplit l’air d’une gravité sans nom.

@Leon Basquiat
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MessageSujet: Re: One step closer (Leon)   One step closer (Leon) EmptyMer 28 Sep - 12:25

T Jones.
C'est T Jones.
Qu'est-ce qu'elle fiche là, en fait, T Jones ?
Elle devrait pas... Elle devrait pas avoir décampé des lieux ? Être partie rejoindre la famille à Manhattan ? Comme avant de s'écraser dans le Bronx avec lui ? Comme avant que tout ne foire ?
Il y a une œillade vers l'asiatique qui continue de souffler sa rage comme un bœuf, gueule balafrée par les ongles manucurés.
Une pensée que, s'ils restent là à tailler une bavette devant le public ébouillanté, ça va être pire. Il va se passer quelque chose de dangereux.
Spectateurs les hèlent. Baissent le pouce comme Commodus l'a fait pour Maximus.
Leon, il a toujours été lent à la détente. Lent à la réaction. Tina, c'était la tempête qui le faisait bouger. Qui faisait craquer ses rotules, signifiait qu'on ne devait pas rester là. Qu'il fallait partir. C'était plus facile de s'en aller avec quelqu'un pour nous tirer la main. Plus facile pour se rendre compte qu'il y avait la mort, pas loin.
Il sait plus vraiment maintenant, Leon.
C'est parti de rien. Ils ont juste dansé une fois, entre tous. Elle a posé ses mains sur ses hanches la première. D'habitude c'est dans l'autre sens que ça se fait. Mais de sens Tina n'a jamais eu. C'est elle qui a établi sa loi, qui a apposé sa marque, qui lui a dit On y va. C'est parti de rien.
Pas touche je suis enceinte.
La tempête montre son bide enflé. Foule sursaute devant la révélation et le dilemme que ça signifie. Deux combattants et la femme enceinte entre les deux. Difficile de rater qu'elle a quelque chose à voir avec Basquiat ; elle le fixe avec trop de hargne pour qu'on puisse ignorer le lien qui les unie.
Fuir.
Regarder ailleurs.
Faire comme si de rien n'était.
Pas dur hein !
Mais compliqué au milieu de ce carré de béton.
Pris comme un tigre en embuscade.
Colère sourde. Agacement. De la gêne, aussi. De voir sortir de nulle part la gazelle avec ses éclairs dans les yeux. Avec cet intru sous le nombril.
Peur le rattrape. Se noue à sa gorge.
Ne veut rien laisser paraître. Sourcils noirs froncés. Il veut retourner au combat pour ignorer l'intrusion de T Jones. Pour retourner dans son monde où elle n'existe plus qu'au travers d'une série de SMS envoyés en rafale, sans qu'il n'y ait jamais de réponse.
Moi je bosse, qu'elle dit. Et toi, tu bosses Leon ?

- Dégage. Tu me gênes.

C'est balancé dur sec. Un jet de pierre à l'aveugle. Pas regarder T Jones, pas la regarder du tout. Vaut pas la peine de la regarder. Existe plus. Fantôme. Fini. Coupé. On la garde.
Plus grand que T Jones. S'il se refuse à baisser les yeux, alors il ne voit plus cette crinière blonde gueuler après lui. Il peut juste faire un, deux, trois quatre cinq pas vers l'autre colosse toujours prêt à en découdre. Leon lui jette un regard, l'air de dire T'inquiète pas je suis à toi dans deux secondes.
La lèvre toujours en sang.
Ces poches de l'insomnie sous les yeux. Ça, Tina les a toujours connues. Dès le premier jour il avait ce regard de clébard émacié, Leon. Peau sur les os et tignasse sauvage noire mate. Elle l'a récupéré comme si c'était un deuxième Marley, plus grand, plus vieux, plus idiot.

- Si tu bouges pas tu vas t'en prendre une.

C'est exactement ce qu'il lui a dit le jour où il a foutu le camp de chez eux. Quand la porte a claqué derrière sa silhouette fugitive, qu'il y avait encore Tina avec le bâtonnet de fertilité dans la main.
Jamais on l'a vu descendre les marches si vite Leon. Quatre à quatre. Pas le glisser de rampe insolent comme il avait l'habitude de faire : c'était une fuite nette et rapide à travers le colimaçon.
Finalement, il n'a pas pu fuir bien loin. Au-delà du Bronx, si on veut vivre, c'est dans les cartons. C'est au crochet des autres. Leon n'est pas parasite. Leon, il a préféré se trouver une vieille piaule à trois pièces où il se presse avec la barbaque d'un Marley qui renifle encore après sa maîtresse.
Il y a les griffes acérées de Tina qui montent. Peut-être pour s'abattre sur lui.
Ne bouge pas.
Rendu immobile par on ne sait quoi. Peut-être la colère de T Jones. Peut-être par le boucan environnant des chiens galeux qui veulent voir la femme nue. Peut-être parce qu'il sait qu'il la mérite, sa punition. Si tant est qu'elle devait tomber.
Point de rage. Lèvres détendues. Poitrine qui se soulève de façon régulière. Juste une ride du lion entre les arcades sourcilières. Les doigts aux ongles écarlates se rapprochent encore. Menacent de creuser dans les orbites à tout instant.
Ne bouge pas.
Un contact. Là, sur la ligne de la mâchoire.
Bizarre. Et électrisant. Des mois qu'il y a pas eu un toucher délicat comme ça sur sa peau.
(Les filles, elles veulent juste baiser, pas faire l'amour)
Frisson remonte le long de son échine. Tu vois, Tina, ça, ça lui fait plus de mal que tous les coups que l'autre tatoué aurait pu lui porter. Parce que ça touche pas juste l'épiderme.

- Non.

Non. J'ai pas mal. J'ai jamais mal.
C'est vrai qu'il a jamais vraiment montré de signe de douleur, le graffeur. C'est vrai que quand il revenait le soir avec ses contusions au torse, au visage et aux genoux, il disait pas que ça faisait mal. Plaies ouvertes qu'il recouvrait jamais. Qu'il laissait sécher à l'air libre. Peu importent les compresses imbibées d'alcool qui s'y sont posées. Jamais mal. Au contraire, même... Ça faisait sentir un peu vivant.
Il pensait pas qu'elle le rattraperait, disons-le clairement. Il s'était imaginé qu'elle aurait laissé tomber l'idée de le revoir. Il sait bien que la lâcheté c'est la chose qu'elle déteste le plus sur cette planète. Alors en faisant preuve de lâcheté, il s'était dit que ça aurait suffi à convaincre Tina de pas chercher à le retrouver.
Encore une fois il s'est planté.
Parce qu'elle est là. Le calepin à la main. La rage au ventre. Les doigts sur sa mâchoire.
Se sent comme un cabot évadé que le maître a quand même réussi à retrouver.
Bordel. Bronx c'est grand quand même. Pourquoi ici.
Marley. Parle de Marley. La seule chose vivante qui continue de les lier.
Soufflement de nez amusé. Mais pas de sourire. Toujours pas.

- Il continue d'aboyer en t'attendant devant la salle de bain.

Elle mettait des plombes devant le miroir. Et pas forcément à se peindre les lèvres au bâton rouge.

- Je crois que tu lui manques.

Parle-t-il du chien ou de quelqu'un d'autre.

- Laisse-moi terminer mon match. C'était bien parti, j'allais l'avoir...

Mensonge. Il a déjà la gueule disloquée par le premier coup. Et il tient debout par on ne sait quel miracle. On dirait qu'il a pas mangé depuis trois jours. Non, Leon, il reste debout juste parce que ça l'amuse de continuer à provoquer les raisons de son existence futile.
Ignore T Jones. Passe à côté d'elle. Odeurs corporelles se confrontent, se mélangent. S'appellent.
Lui il marche vers la mort. Au mieux. Au pire, l'autre lui brise les jambes et il ne marchera plus comme Paolo. C'est mieux, la mort.
Pas triste de crever. C'est drôle, surtout.
Arbitre arrive enfin. Vient chercher madame par le poignet pour l'entraîner hors de la fosse.
Les mecs autour gueulent toujours. Ils veulent le sang ou la nana à poil. Arbitre décide que ce sera le sang. Demande à Leon s'il est toujours prêt à combattre.
Affirmatif.
T Jones en colère. T Jones se fait traîner en-dehors du carré. Leon la regarde. Juste un peu.

- Si jamais j'y passe, t'inquiète pas. Ça fera comme dans Tekken, je me relèverai.

Et la foule avale T Jones.
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MessageSujet: Re: One step closer (Leon)   One step closer (Leon) EmptyMer 28 Sep - 18:06

TW : violence, sang, rejet, égoïsme

Les mots sont froids, empreints d’une placidité surfaite. Il veut toucher. Il veut se défiler, plutôt qu’elle se défile. C’est lâche Léon d’user de pareils stratagèmes qui te rendent laid. Et pourtant, rayonne son minois comme amorce de son cœur, déclencheur de bien des palpitations. La preuve en est cet être sous son enveloppe charnelle, battant plus que de raison, sans avoir demandé son reste que celui d’exister. Accident, dommage collatéral qui ne serait appelé comme tel. L’angoisse permanente de l’arracher trop tôt à l’innocence de l’enfance. De mal faire. Trop ou pas assez. Le manque de son foyer qui n’a jamais été prospère qu’auprès de Sieur Basquiat, sans être l’utopie d’une vie, leur équilibre certain entre quatre murs et un chien. L’histoire à démêler pour rompre la fatalité qu’il semble perpétuer. Elle comprend Tina au fond ce qui l’inquiète mais elle peut souffrir sa couardise car il n’est pas homme en fuite mais conquérant. Ses pas ne doivent être torpeurs mais bel et bien vainqueurs. Le soupir s’échappe entre les lippes féminines, rictus mauvais qui éclaire son visage, animé telle une banshee par la pire des grimaces. L’envie de l’incendier, de le rouer de coups qu’il n’a que trop déjà pris mais le besoin viscéral de le tenir dans son viseur, en joue, pour plus jamais le lâcher. L’indécision chronique s’empare de la donzelle qui réplique bien vite : « Je vais planter ma tente ici, j’aime bien la vue. » Palabres toujours suintantes d’une ironie prédominante là où l’esprit tente de déjouer ses remparts pour percer sans forcer l’avancée de sa reine par peur que ses jambes retentent de dévaler quatre à quatre les marches de l’escalier et que derrière la porte, la blonde tétanise et s’écroule au sol, sous le poids de la double annonce. Le troisième venu mais la perte du second comparse à leur triptyque improbable. Marley détaché de ce capharnaüm car bien trop angélique pour un jour en menacer sa cohésion.

C’est tout ce qu’il a trouvé pour lui faire peur ? Jackie Chan n’oserait malgré l’envie qu’il s’en fait, toucher la lady. Un coup et les verrous l’encerclent jusqu’à la fin de sa vie car menacer une damoiselle aliénée certes, mais demoiselle enceinte tout de même, révèle du crime. Le parfait stratagème dont il n’userait.

Les prémices d’un pantin, zombie à peine tenant debout, mue par elle ne sait quels sentiments auréolés. La froideur comme seul credo et les tentatives avortées ne la laissent pourtant de marbre lorsque leurs échines se frôlent. La caresse pourrait continuer, la plaie probablement sauvée par Tina de ses baisers épars mais le sort la rejette et la renvoie à sa condition, seule au milieu de ce ring où se joue plus que l’honneur de deux combattants. Honneur peu tangible et sans popularité que celle gagnée aux cris de roublards et vantards derrière ces grilles, à vendre sur le dos de plus forts ce que leur faiblesse ne rend pas possible. Les mots l’assomment mais elle tient bon, farouche guerrière que la vie a encensée pour ne plus plier, genou à terre.

« T’es qu’un putain de psychorigide coincé et borné Basquiat ! » sort de sa bouche, crachant presque son venin pour adoucir son âme qui, piquée en plein vif, pleure sans qu’il le voit. Les émotions jamais cachées pour Tina. Mises dans une boîte pour l’heure mais à chaudes larmes remontées après. Lorsque l’azur décline et que l’obscurité prend la ville, loin de tous ces regards inquisiteurs. Additionnée à cela l’image de Marley aux abois, face à cette salle de bain où les plaisirs féminins furent multiples, l’écho de ses plaintes pour qu’elle se hâte et l’encercle de ses bras flotte dans l’air. Il n’a rien demandé. Il n’a rien fait. « Marley mérite pas ça. T’aurais pu m’appeler. On aurait convenu d’un mode de garde, en te choisissant toi plutôt que nous, tu l’as oublié lui. » Comme un père sans cœur qui ne saura gérer. Pensée presque furtive, trop furtive car elle sait la négative vraie. Leon n’est pas comme ça, ce n’est qu’une mascarade pour qu’elle déguerpisse mais le soldat Jones n’a pas dit son dernier mot.

« Le game over il est final ici Leon. Compte-sur moi pour venir chercher ton esprit derrière les voiles de la mort et te faire passer un sale quart d’heure…. » mais les palabres meurent lorsqu’on l’empoigne pour mieux l’extirper du théâtre des horreurs. Ses cris sont démultipliées, ses poings frappent sans regarder et ses pieds tambourinent mais hors de l’arène elle est jetée, telle une malpropre. Engouffrée sous la populace quand l’adrénaline est à son comble. Le gong renaît et le combat peut reprendre. Elle ne l’entend de cet ordre la furie car elle joue des coudes pour se frayer un chemin. Là, elle retire sa chaussure, barré de symboles choisis par lui. Seulement lui dans son viseur. Les barbelés sont assez ouverts pour qu’elle puisse y passer la main. Personne ne la remarque puisque seuls les duellistes ont le vent en poupe. Ainsi, elle tend le bras à travers les piquants, éraflant probablement son chandail et peau. Là, elle s’emploie à viser Tina, comme si sa vie en dépendait. Manque de bol, la chaussure atterrit dans le ventre de Jackie Chan et non sur Leon. Néanmoins, elle espère avoir attiré son attention car elle n’arrête pas de glapir, gémir et piaffer comme une décérébrée. « C’est pas ton combat ça et si tu veux rien entendre, j’attendrai que tu sois la gueule en sang au sol pour venir te ramasser. On doit parler. Tu me dois ça. Au moins ça. » Et ses lippes étirées, les perles salines cerclant ses yeux de noir outrancier : « Et Marley. Tu n’as pas le droit de m’interdire de le voir. » Fils premier. Amour en second. Foyer désaccordé à la lueur de leurs âmes lovées, serpentent les éternelles jumelles pour fatalement se retrouver. Dans le carmin baignant, les cris fusant mais jadis les cœurs aimants.

@Leon Basquiat
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MessageSujet: Re: One step closer (Leon)   One step closer (Leon) EmptyMer 28 Sep - 21:52

Leon n'a jamais été un brave.
N'a jamais cherché à dissimuler cet aspect de sa personne non plus.
Tina l'a toujours su. Feu de sa glace. Bruit de son silence.
Il y a cette époque pas si lointaine où ses blessures, c'était T Jones qui s'en occupait. Où c'était elle qui enroulait le sparadrap autour du poignet, des jointures. Retaper ce combattant éclopé du dimanche.
Leon n'a jamais été un brave.
Encore moins un guerrier redoutable. Il a peut-être d'intimidant la non-peur du danger et de la mort. Mais certains préfèrent appeler ça de la bêtise.
Psychorigide coincé et borné.
À ce moment où son pas dépasse la silhouette de Tina, il s'est assuré qu'elle ne pourrait pas le voir, mais évidemment qu'une risette moqueuse s'est étirée au coin de ses lèvres tuméfiées.
Elle le connaît mieux que personne. Sous tous les angles, toutes les coutures, tous les pansements, toutes les blessures. Elle sait décrypter mieux que personne ses longs silences, lui qui pourtant est un mur opaque pour tant d'autres.
Ces derniers mois ont été longs. Longs entre ces quatre murs serrés au sein desquels Marley continuait de japper après maîtresse. Au sein desquels Leon enjambait les piles de fringues qui n'étaient pas celles de Tina. Plus cette fois.
Il se souvient de ce paysage où, dans le canapé, il y a elle et ses fines jambes étendues à travers les oreillers, visage suspendu dans le vide, à compter les fissures éclatées du plafond, clope à la main.
Paysage où, derrière la cloison de douche, il y a eux, enchâssés l'un au-dessus de l'autre, dos qui racle contre la céramique sous leur étreinte sulfureuse.
Paysage avec elle au balcon, contemple l'horizon avec ce regard bleu qui compte les brûlures du ciel.
C'est vrai. C'est ce qui a fait le plus de mal. Le claquement de la porte, la descente des escaliers quatre à quatre ? Pas grand-chose. Et pourtant, sur l'instant, il a vraiment osé se dire que tout ça ne l'affecterait pas.
Peut-être n'aurait-il pas dû récupérer le chien. Peut-être aurait-il mieux fait de le laisser avec elle là-bas, plutôt que ici avec lui.

- C'est pas un gamin, Marley.

Le vrai gamin, c'est Leon.
Leon qui s'avance. Salue l'adversaire qu'on a trop fait attendre. Hochement de menton entendu. La bataille va reprendre. Arbitre rattrape la blonde qui disparaît du ring.
Un game over.
C'est vrai que c'est pas comme dans les jeux. Ici, si on meurt, on revient pas à la vie.
Pas peur. Pas froid aux yeux.
(Il se rappelle juste... de ce très bref contact... de sa main sur sa peau... Juste là... Oui, juste ici...)
Fait rouler ses épaules à nouveau. C'est comme si la mâchoire ne faisait plus mal.

- Désolé, vieux. C'était mon instant émotion. J'espère que ça t'a plu.

Mais voilà, l'autre, il se prend la pompe à T Jones.
Bordel ça jure dans une langue qu'il connaît pas mais qui fait monter la chair de poule.
N'a pas le temps de serrer des poings pour mener l'assaut ; asiatique plus rapide qui fonce et s'élance à toute berzingue pour lui en coller une dans l'estomac.
Oh putain vous avez vu ça vous avez vu la droite qu'il lui a mise dans le bide à ce petit con ce petit con qui s'envole par terre à l'autre bout du carré.
Limite la foule se creuse pas en deux pour échapper à l'impact de Basquiat sur le grillage.
L'a senti passer l'uppercut fou de rage.
Est-ce qu'il a craché du sang ? Ou c'était juste un peu de bave généreuse ? Pourtant c'était chaud. Et épais. C'est peut-être bien du sang. L'a pas eu le temps de voir, c'était trop rapide.
Il retombe à terre, coule comme une flaque sur le ring, les côtes serrées sous l'offensive.
Manque un peu de respiration. Il est étourdi, la vue qui se trouble, un effet d'optique sympa qui lui montre plusieurs adversaires à la fois. Sonné.
Crache par terre. Toujours pas de dent qui sort, c'est bon signe ça.
Se relève. Pied droit puis gauche. Ah ça a du mal à monter la rotule droite.
Tousse un peu son mal-être, la main au ventre comme si c'était lui finalement qui attendait quelque chose sous son abdomen.
L'autre s'approche encore. Et vraiment ça fait trembler le sol même.
Plus de sourire du tout.
Derrière, y a toujours cette voix féminine qui dit qu'on viendra le ramasser même s'il se fait éclater. Parler, on doit parler.
Parler...
C'est vrai.
L'autre fois, quand il est parti, parler, c'est pas ce qui s'est passé.

- Let's go. Et frappe plus fort, j'ai rien senti.

Il lève encore les poings pour mimer une défense mais se laisse irrémédiablement atteindre par la rage ennemie. Cette fois c'est dans les chicots que ça se passe. Puis dans le flanc. Il se fait même accuser la tempe.
Et finalement, le public se rend compte de la supercherie.
À aucun moment Leon n'envisage de riposter.
Il se laisse juste déglinguer par l'autre qui, paradoxalement, n'en tire aucune satisfaction non plus. C'est normal. Personne n'est là pour jouer contre un punchingball.
Forcément, Leon Hector Basquiat se retrouve ventre à terre. La gueule déconstruire, repeinte au rouge. Des articulations douloureuses, mais bon, il sent plus trop, à force.
On siffle pour dire que ça doit s'arrêter là parce que sinon, le jeune il va crever.
Des types surgissent dans l'enceinte du ring pour traîner monsieur clébard hors d'ici. Il a les pattes qui traînent à terre. Le nez explosé. Des ecchymoses sur le torse, même que ça déforme ses tattoos.
On l'entraîne loin de la cohue, loin de la faune locale qui tonne déjà après le match suivant. Dommage pour les paris.
Là, dans les vestiaires. On le dépose sur le banc près du mur. Quelqu'un pense même à lui déposer une serviette, mais franchement, merci, c'est pas ça qui va soigner le reste.
Se doute bien que la brute aux cheveux blonds l'aura suivi jusque là. Et à elle, il dira...

- Alors...? J'ai un truc pété tu penses ? Je sens plus ma jambe.
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MessageSujet: Re: One step closer (Leon)   One step closer (Leon) EmptyJeu 29 Sep - 20:52

TW : violence, sang, rejet, égoïsme, allusions sexuelles,

Les mots tombent d’une simplicité hors norme. La réalité dépeinte par l’insouciant Leon. Tellement Tina aurait à discourir sur l’assimilation enfant-Marley. Précieuse pierre, saphir de leurs – ses – entrailles qui ne demande qu’à s’épanouir au travers du bien être procuré par ses « humains » qu’elle espère adorés. Le sourire se veut frêle et le regard courroucé car l’incompatibilité des mots se fait avec ce qu’elle en sait réellement. Ce n’est pas leur égal, il est bien plus, cet être à choyer et sauvegarder donc il s’assimile principalement à un enfant. Elle comprend que ses propos sont sûrement trop maternels, mais c’est ainsi qu’elle le ressent. Le bellâtre aussi, sous son cuir de guerre, il s’effondrait si la moindre bévue prenait son « fils » pour l’emporter ou le fustiger. Sa main à couper qu’il serait le premier à crier sa rage et partir en chasse, aux côtés de celle à la crinière de blé, pour venger l’honneur de leur cavalier des moments obscurs. Petite frimousse qui n’a de vices si ce n’est celui de les faire mourir de rire lorsque sur son dos lové, il secoue sa carcasse et les éclabousse, après un bain peu apprécié. « C’est ça, ouais » lâche-t-elle en simple trêve pour cesser de se quereller. Infantile discours au cœur de l’arène où plus important se joue. Plus important se perd. Ou renait, ou l’apanage des deux, distillé dans des teintes ocres et d’opiacés sous les fumées ardentes des consommateurs venus pour s’extasier de la danse macabre des opprimés.

Toujours cramponnée aux barbelés, prison qu’elle souhaiterait défoncer de ses ongles édulcorés. Piquants et incisifs, le tranchant contre le métal poignant, ripe sur la ferraille comme son talon écrase le bitume. Cendrillon des sas désaffectés, au milieu de la plèbe, ayant troqué ses guenilles et cendres pour le noir outrancier. Diva de temps perdus, de ces années rock and roll où la fête sonnait plus folle qu’au prix du sang. Au prix du morne pour l’autre afin de sentir son cœur se vivifier, un bref instant. Le sien pleure quand le carnage advient. Les yeux grands ouverts face à la fatalité.

Les larmes explosent et de rage se confondent avec ses cris désespérés. On lui tape sur l’épaule de scander un discours plus appréciateur et elle enfourne un coup de coude dans le malheureux chercheur de noises. Il s’offusque mais son minois désenchanté suffit à le faire reculer. Elle a parfois cet effet Tina, partenaire de sentiments intemporels et très vifs, prête à faire se prosterner le pire des mécréants. Le poids de ses mots impose mais peut-être sa stature transpire-t-elle ce don qui la complète. Enigme entière à laquelle elle ne s’intéresse puis que le glas sonne la fin et la vague déferle. Les parieurs aux abois, pris par la foule tandis qu’elle vibre en contresens, protégeant son précieux embarqué lors de sa cavalcade vers l’estropié. La vision horrifique ne vaut même pas un film du même acabit car les contusions sont démultipliées. Reniflements sûrs de ses narines, essuyés d’un revers de main, confondus avec ses perles diluées à l’ébène.

De deux pas elle en fait trois, de quatre, elle court pour mieux suivre le convoi. L’odeur de la mort n’est cependant pas laissée derrière mais rôde toujours dans les murs qu’elle fait crisser de ses doigts pour taire sa torpeur. Ses angoisses éveillées, des pires songes rapportés dans sa réalité. La porte béante, le passage rapide des ramasseurs et le paquet laissé là, à même le banc frigide. Frisson contre ses côtés quand elle s’avance, guère le cœur d’incendier. La pitié absente, seule la désolation poignante inscrite dans ses pupilles. Elle soupire et s’assoit au bout du banc, flanquant une maigre tape contre la jambe incriminée.

« Et là, tu la sens ? Tu mériterais mille fois pire, mais tu t’es déjà pas loupé. » Et elle se dérobe, fuyant l’abri sommaire pour repartir aussi vite qu’elle est venue, laissant cependant son cuirassé sur ses épaules et enlevant son chandail pour demeurer en débardeur singulier, épongeant les prémices d’ecchymoses déjà formées sur le visage adoré. L’odeur de son parfum envahit l’air qu’elle déclame. « T’es qu’un petit con Leon. Le pire des cons que j’ai connu. Que je connais. » Mais elle continue de tapoter avec une douceur toute caractéristique de son affection. « Faut une trousse à pharmacie, je suppose que tu sais où elle est ? » elle baragouine, pensant à haute voix, préférant au soldat le loisir d’expier avant de le fustiger et l’inonder de ses questions et remontrances. « Mon courage s’est barré avec les litres de sang que t’as perdu. » Annonce réelle car son discours prémâché n’est plus et elle sent soudain toute petite quant à cette situation qui la dépasse. La rattrape. Elle, enceinte. Lui, en fuite. A la dérobée, elle crache contre sa joue pour essuyer de sa salive le sang déjà séché. L’eau sûrement trop loin ou la vengeance à portée de main. Elle se redresse et fouille un à un les casiers, tapant de ses pieds pour les faire sauter si leur porte reste fermée. Elle déniche une trousse de secours et revient, agenouillée sans même s’occuper de l’état du sol apostrophé par des mâles peut-être guère très à cheval sur l’hygiène et ajoute : « Va falloir que tu te redresses, je vais te déshabiller. De la tête aux pieds. Et tout inspecter, le moindre centimètre carré. » Son sourire s’élargit en un carnassier flambant : « Et tu banderas même Leon, foi de Tina. »

@Leon Basquiat[/quote]
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MessageSujet: Re: One step closer (Leon)   One step closer (Leon) EmptyVen 30 Sep - 17:18

Sait que le moment de la confrontation est désormais inévitable.
Il n'a plus les jambes, mais elle, oui. Même une paire de talons ne saurait la ralentir. Elle retirerait les pompes pour fouler le sol à pieds nus s'il le fallait. Tina, elle aurait l'audace d'arracher la robe pour courir sans entraves, de jour comme de nuit. C'est pas le genre qui s'encombre. Qui enfile l'armature de tissu au-dessus de la poitrine. Pas le genre à aimer les beaux textiles fragiles qui s'éraflent toujours trop vite, toujours trop fort.
Diamant brut. Jamais poli. Même sur son palais, ils ne roulent pas, les mots délicats et prudes. C'est toujours frontal, sans détour. Force de frappe qui fait rougir les trop bien éduqués. Qui fait sourire Basquiat quand dans la rue, T Jones accuse en engueulant petit con trop excité sur sa trottinette.
Sa plume assassine, ses mots courroucés et raillés par la clope, coups de pompe dans les casiers, une anarchie intelligente à peine dissimulée sous la chevelure blonde.
C'est toutes ces choses qui auraient pu faire que, dans un monde où la situation est bien différente, Leon aurait posé le genou à terre pour tendre la boîte sacrée à Tina.
À chaque étreinte avec une de ces filles pour un soir seulement, ça n'avait pas d'autre saveur que celle d'une pulsion simplement primaire qui se déverse pour mieux se déclencher le soir suivant. Chaque odeur nouvelle qui s'imprime dans les draps se fait remplacer par une autre que Leon ne retient jamais.
La nuit, après les cris, les griffes et les coups de bassin, clope s'allume avec cette paresse post-sexe, ça regarde au plafond, téléphone qui vibre sur la table de chevet. On regarde c'est quoi, qui c'est, pourquoi. Ignorer l'inconnue à côté qui demande encore un peu d'affection malgré tout. Trop curieuse, elle demande c'est qui c'est quoi ce message tu la connais est-ce que c'est ta meuf tu la trompes avec moi ou bien pourquoi tu lui réponds jamais ?
"Rien, c'est personne."
Le coup de poignard invisible. Portable verrouillé, fini on n'en parle plus. C'est personne après tout.
Personne... à part...

- Aïe !

Il a ce sursaut comme quand on dit à quelqu'un qu'on a un bleu, et que ce quelqu'un appuie pour voir si ça fait vraiment mal. Oui, ce sursaut-là.
Grimace sur ses traits déformés. Nuque qui repose contre le mur de béton juste derrière. La poitrine qui crève d'un soupir d'aise malgré les os qui tremblent leur douleur. Réflexe de palper les poches de son short, comme s'il pouvait y avoir quoi que ce soit de réconfortant dedans.

- J'ai oublié mes clopes... Fait chier.

La clope ça aide à endormir l'esprit, et même le corps. Même la pire douleur, avec un peu de tabac, ça passe. Peut-être même que ça devient agréable. La clope, et une bouteille de bière.

- Tu connais beaucoup d'gens en plus.

Sourire débile s'étire au coin des lippes. Les paupières qui se referment un peu, l'humeur joyeuse trop présente pour quelqu'un qui vient de se faire salement déglinguer. Pas d'honneur. Pas de fierté. Juste des côtes à briser. Juste un corps à abîmer. C'est un jeu. Un jeu vraiment drôle.
Mais c'est pas ça le plus déroutant.
Plus déroutant encore que le rire après un passage proche de la mort, c'est Tina et son chandail.
Peau de cuir retirée qui glisse à ses pieds. Elle s'en fout d'ailleurs, elle a déjà commencé à arracher son joli haut en soie blanche. Tout ça pour lui faire un torchon de fortune et récupérer le bouquet écarlate qui a fleuri à sa gueule.

- À ta place j'aurais continué le taff du mec. C'est le bon moment. J'suis faible, je vais pas répliquer.

Ne la regarde pas. Fixe un point lointain droit devant, quelque part entre les rangées de casiers.
Sans lui dire, sans lui montrer. Il la laisse faire, tout en savourant le passage du textile salvateur sur sa peau tuméfiée.
Il sait pas où ils sont les trucs pour soigner les combattants après qu'ils aient perdu. Pourtant il a déjà perdu, ici. Plein de fois. Mais toujours, celle qui le retapait après ses matchs, c'était Tina sur le canapé déglingué à l'appart.
Rien n'a changé.
Absolument rien.
La seule chose qui a changé, c'est que Tina, maintenant sait ce que foutait son Leon à deux heures du matin.

- J'ai perdu tant que ça ? Wow. Sur le ring... C'est vrai que c'était pas mal rouge par terre. C'était cool.

Il est fier petit bâtard.
Glaviot qui s'écrase à sa joue. Tissu qui tamponne, absorbe le sang qui a séché jusqu'à devenir nouvelle écorce sur l'épiderme un peu meurtri. Et quand elle s'en va, Tina, c'est pour mieux revenir, et avec la caisse à la croix rouge. Sérieux, il savait même pas qu'ils avaient ça ici. Alors comment, elle...?

- Je tiens pas debout.

C'est surtout qu'il veut pas faire l'effort. Mais T Jones en a rien à foutre de sa flemme, elle le forcera s'il faut. Il survivra. Comme il a survécu vingt-cinq ans. On se demande comment d'ailleurs.
Ses rotules tremblent, il se relève avec la lenteur d'un senior. Main sur le mur poussiéreux. Et ça fait un mal de chien, solliciter les muscles, les articulations, tous aussi tendus que les cordes d'un arc mal réglé. On ne sent jamais aussi bien ce qui se passe dans la machine de son propre corps que quand ses rouages hurlent à la mort. Pense déjà au pieu défait qui l'attend à l'appart et dans lequel sa carcasse émaciée ira s'écraser au retour. S'il retourne.

- Est-ce que c'est grave, docteur...?

Mime la voix de l'enfant apeuré, moue à l'appui.
Se tient debout, sur ses pattes, avec cet air de gamin insolent, toujours. Le short orange qui couvre l'essentiel. Du reste, c'est de ses tatouages, forêt de symboles, qu'il se vêt.
Ferme les yeux. Tranquillement.
Elle pourrait le pincer. Lui ficher un coup bien senti pour l'achever, elle aurait raison. N'importe qui voudrait faire ça, éclater celui qui a filé à l'anglaise sans demander son reste. Sans jeter un regard derrière. C'était salaud. C'était chien. C'était lâche et Tina Jones, elle déteste ce qui est lâche.
Quelque part, il aimerait qu'elle termine le boulot de l'autre mec, qu'elle lui envoie une droite dans l'estomac, qu'elle sorte la clé à molette pour lui péter une rotule, ou qu'elle aille aux douches pour verser l'eau ébouillantée sur sa caboche. Quoiqu'elle fasse, elle aura eu raison de le faire.
Risette quand elle parle de faire monter le pont-levis. Toujours été douée pour ça Jones, mais mêmes les meilleures habitudes se perdent.

- Deal. Allez, maintenant. Fais-moi la guerre, T Jones.
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MessageSujet: Re: One step closer (Leon)   One step closer (Leon) EmptyVen 30 Sep - 20:08

TW : violence, sang, rejet, coups et blessures, sexe

Le cri distinctif du bestiaux à l’agonie. Souffrance qui rengaine le cœur tuméfié par ses crises. Tina sans surprise, regagnée par l’énergie alors qu’il part, sous l’impulsion de son coup. Sommaire, simple et non carnassier mais bel et bien vengeur, en toute nostalgie de ce qu’ils ont été. Car l’écho de leur duo renaît alors que les deux silhouettes se juchent et un pincement jaillit, le même qui la fait se lever et le rechercher. Inlassablement. Irrémédiablement.

« Ah ouais ? Doublement chier. Surtout que moi je les ai. » Sac en bandoulière jeté dans un coin de la pièce sur lequel elle lorgne. L’idée qui germe sans qu’elle la mette en application car le moribond mérite son attention et la fumée distrairait son but premier. Le faire souffrir. Ou le soigner. Les deux pouvant se fondre pour mieux s’épouser. De la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas. Dicton d’autres temps, l’ébauche d’une époque où les contes naissaient de la plume d’opprimés pour distraire l’âme et moraliser. Le tournant parfois vicieux lorsque Ariel demeure écume, sombrée pour son grand amour, engloutie par l’océan qu’elle aimait tant. Désespoir et détresse qui ne sont salvatrices pour la blonde car en conquérante elle s’impose, qu’importe les tempêtes. Le navire toujours à flot et ce, même si sa sévérité doit demeurer.

L’aller-retour furtif à la recherche d’un Graal dont elle se serait passée. Réminiscences de bien des frasques de Leon qu’elle comprend aujourd’hui. Le carmin sans cesse logé sur sa dentition ou les ecchymoses au rendez-vous ne sont que l’apanage de ses sorties nocturnes. Ce n’est peau contre peau, souffler l’épiderme féminin qui l’use mais l’autre masculin ou bien sans paire brinquebalantes qu’il a affronté. Homme, femme, parfois même donzelles avec plus de hargne que ceux au manque dans le pantalon. Pourtant bien présent mais absent quand l’intellect en impose et que ce n’est avec sa « queue » qu’il convient de penser. Il sourit l’abruti mais de son esprit, pas de son paquet. La remarque qui amuse car l’hilarité la prend et presque l’emporterait lorsqu’elle revient vers lui, le bagage en main. L’affront dans la voix et le plaisir, délictueux, suave et prospère de leurs conversations datées. Comme un air de maisonnée où ils séjournèrent. Le cruel manque au bord du palpitant. Douleur calomnieuse, qui s’insinue et menace de gronder mais elle tient bon, les émotions distillées dans les fragments de ce « eux » qu’ils formaient pour tenter de rester Tina et Leon malgré l’adversité.

« Fais pas ta femmelette » ça rime avec branlette. Indécence logée dans le crâne lorsque son corps dévêtu s’offre à son regard désolée. L’envie n’y est guère friande, seulement le besoin de le soigner. D’éponger cela, de recoudre les désaccords qui barrent son imparfaite perfection. Comme un piano désaccordé aux touches erronées quelle l’on remonte afin de gagner en mélopée. Raffistoler Basquiat pour panser ses propres plaies. Le paradoxe à son comble, éhonté et sans sens que celui que lui donne Jones. Les puritains s’insurgeraient sur cette remarque désabusée mais elle n’en veut en rien à la condition féminine, qu’elle défend d’ailleurs bravement. Expression populaire qui fait réagir et dont elle se plait à user.

« T’as encore ta langue en état de fonctionnement alors le reste suivra Basquiat. » L’heure est grave, mains flanquées contre ses hanches, sévérité lisible et désormais lady agenouillée. Fouillant dans la trousse de secours et étalant tout son contenu sur le sol, en faisant tomber un à un les objets sans demi-mesure. « Bordel, ils connaissent pas les cas de force majeures ici, bandes de couilles molles. » Retour à des grossièretés qui enlaidissent ses traits et la rendent beaucoup moins fragile d’un coup. « Bouche-toi les oreilles B. » souffle-t-elle presque imperceptiblement en jetant un regard entendu à son ventre rebondi. Adage certain de ne pas enfanter dans la misère et la vulgarité. Serment prêté sous la lune d’un Bronx enfumé. « Ferme-la et tourne-toi, sale gosse ! » lance-t-elle à la volée, masquant son sourire alors qu’elle lui empoigne l’épaule pour le faire pivoter. Tina commence à désinfecter le combattant, main douce, velours presque du bout de ses doigts quand la compresse passe sur les éraflures, contusions et autres plaies. L’alcool sûrement piquant mais sa précision radoucissant l’effort. « Serre les dents, t’es pas prêt pour la guerre » Suggestion teintée d’ironie, volée à ses derniers propos. Elle revient vers l’avant, debout depuis le début de son inspection et s’attaque au visage singulier de l’amoureux qu’il fut. Qu’il est ? « J’ai besoin d’une pause, j’ai les narines qui font pimpon. » Allo les pompiers ? C’est Tina qui brûle sous l’acide embaumant la gaze. Son sac récupéré, elle y récupère une cigarette, l’allume et en tire un long filet qu’elle jette en plein visage masculin. « C’est rageant hein ? L’histoire de ma vie. » La belle part dans un rire tonitruant mais déjà ses mains s’accordent pour éponger et aspirer le reste de rouge sur le visage balafré. Elle récupère bandes, sparadraps et pansements afin de cercler et emprisonner tout ce qu’elle peut, enroulant la bande autour de la jambe déformée par le coup probablement reçu. Les coups reçus. Visage qui se crispe par peur de lui faire mal mais voile rapidement remplacé par la neutralité vicieuse dont elle sait le mieux jouer. « Le fusil est chargé ? » Les références toujours aussi cinglantes car sa main droite empoigne le précieux bijou, entrejambe entre ses griffes expertes. Pression juste suffisante pour que le sang circule mais le soldat est désormais sien. « Tu connais pas encore assez bien ton adversaire Leon… » Tina laisse courir ses doigts sur le torse bandé aussi, l’index remonte sur la clavicule, serpente sur le menton, frôle les tempes et rend appuie fortement sur le front de Leon. « T »as cru quoi ? T’es à moitié prêt à danser avec Lucifer et tu crois que je vais m’agenouiller et que t’auras qu’à te pencher pour être satisfait ? T’as perdu ce droit. » Mais déjà elle regrette car la réalité est toute autre….

@Leon Basquiat
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MessageSujet: Re: One step closer (Leon)   One step closer (Leon) EmptySam 1 Oct - 16:04

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Tina Heather Jones n'oublie jamais rien.
De Heather elle a la hargne d'une Winona Ryder quand en 1988 il a fallu exploser le lycée aux côtés de Christian Slater.
De Jones elle a l'amertume qui tiraille jusqu'au fond des tripes, et même derrière les barreaux au fond d'un rafiot c'est clair qu'elle oublierait jamais le coup de poignard planté par celui qui fut un jour l'amoureux sur les cartes de tarot.
Ils ont toujours été comme ça, des personnages qui dansent sur la platine. Et puis un jour, le diamant a déraillé, disque qui bondit et roule par terre.
Personne n'a relancé la musique, depuis.
Maintenant on comble le silence par des coups de poings et les cris de la fosse. Il fait ce qu'il peut Leon. Même si au final, l'a jamais pu trouver plus bruyante qu'elle, plus bruyante que Tina. C'est impossible, parce que même sans l'ouvrir, elle provoque un bruit permanent de colère sourde qui brûle au fond de ses deux yeux bleus.
Vrai que lui, tant qu'il a de quoi se foutre de la gueule du monde, c'est qu'il est en vie. N'est plus vivant qu'un Basquiat à la réplique moqueuse et puérile.
Chopé par l'épaule, se fait retourner de force face au mur pour en saluer le béton, encore.
Il préfère les tapisseries moches de l'ancienne bicoque où ils vivaient, elle et lui.

- T'as quitté l'appart' ?

"Juste par curiosité" se lit dans ses yeux qu'elle ne peut pas voir sous cet angle.
Est-ce qu'elle a tout balancé ? Tout vendu ? Est-ce qu'elle est restée ? Se disant que lui, il reviendrait ? Ou est-ce que Bronx c'est plus ici qu'elle vit, Bronx c'est un vieux souvenir et le club de combat juste un moyen de se rappeler des choses du passé. Parce que c'est bien connu que l'humain a du mal à faire décoller la nostalgie de son crâne rempli des parasites de l'avant.

- J'ai oublié la Play'.

Serait pas étonné que ça elle l'ait balancée.
En même temps il s'est barré si vite ; qu'est-ce qu'il aurait pu avoir le temps de récupérer à part deux trois fringues, son chien et ses clopes ? Rien. Et c'est pas parce que leur frigo a jamais été bien rempli qu'il avait rien à prendre avec lui ce soir-là, Leon. Au contraire, Tina a du en trier des fringues à lui, des fringues remplies de son odeur de garçon négligé.
Il continue de causer pendant que la compresse s'imbibe du sang.
Un moyen peut-être de détourner l'attention de ses nervures qui tremblent sous le passage du coton contre les plaies. L'alcool pique le nez et fait serrer les dents, mais ça aussi, c'est rien.
Soudain, odeur de clope.
La promesse du tabac attire aussitôt son attention, et comme chien qui renifle l'odeur du gâteau au bord de la fenêtre, son visage se tourne de trois-quarts vers la source du poison qui se répand en cumulus blanc. En plein dans sa gueule, l'arabesque opaque. Autant dire qu'il ouvre grand les naseaux pour profiter du rejet, puisqu'il sait que Tina ne lui fera pas l'honneur de partager avec lui.
Poumons qui se gonflent de la toxine délicieuse. Déjà, ça l'anesthésie.
Les séances à consommer la mort en plein canapé, parfois en plein dans le lit. Heures passées à fixer le plafond crade, les synapses totalement enlisées. Bons moments à faire le mort.
Elle l'emballe sous le sparadrap. Il trouve ça drôle de se faire saucissonner comme ça, le scotch qui presse fort autour de ses muscles. Limite le sang il arrête de circuler. Plus étonnant encore c'est la main traître qui lui empoigne le paquet, invoque la chaleur ici sur cette zone taboue que même les combattants ne s'essayent pas à toucher sur le ring. Y a pas plus fier et homme que ça, le manche encore mou que Basquiat met un point d'honneur à ne pas laisser monter.

- J'te ferai pas ce plaisir...

Qu'il murmure, sourire joueur au coin des lèvres.
Déjà trop excité par l'odeur du tabac, maintenant par la prise dans laquelle il se fait prisonnier. Elle le tient par les couilles, littéralement, et autant dire que ça a l'efficacité de la chaîne autour du chien mal élevé.
Pulpe de ses doigts à elle qui sévit sur son poitrail jusqu'à remonter la ligne de la mâchoire puis chiquenaude entre les sourcils. Il plisse des yeux comme un enfant que maman vient de gronder.

- Même si tu la connais bien... trop bien... Nan... Compte pas sur moi pour en être.

Elle qui est si près.
Il vient se recueillir dans la fosse de son cou, lèvres suspendues au-dessus de la clavicule, sans toutefois la toucher pour autant. Nuque pliée au-dessus de cette crevasse chaude et parfumée, il hume l'arôme qu'il reconnaîtrait entre mille. Savoure comme il l'a fait avec le nuage de nicotine soufflé à sa gueule, paupières mi-closes.
Il se repentirait, s'il le pouvait. Mais il l'a déjà faite, sa connerie. Il est déjà parti une fois. Jamais elle le pardonnerait, hein ? C'est pas dans son genre de pardonner une bêtise pareille. Il le sait.
C'est un peu honteux d'être dans la peau de Leon, en ce moment. C'est qu'il a aucune justification. Aucune excuse à apporter pour affaiblir l'erreur dont elle l'accuse au fond de ses iris bleus, à l'intérieur desquels on y lit pourtant une grande douceur. Douceur qu'il ne devrait pas mériter, et il comprendrait qu'elle referme ses doigts assassins sur cette partie si délicate qu'elle tient en étau depuis quelques instants maintenant.
Lentement, la pulpe de ses lèvres meurtries frôle la peau du cou. C'est si léger que même un vent frais aurait plus d'impact. Puis il remonte. Museau qui se confond aux mèches blondes sauvages. Atteint pratiquement le lobe. Désir de faire plus, mais ne peut pas. N'a pas le droit.
S'il se laissait craquer, ce serait comme se foutre de la gueule de Tina alors qu'il l'a trahie il y a quelques mois à peine. Vraiment, il préférerait qu'elle referme sa poigne là où ça fait mal, qu'il hurle à la mort et qu'elle le laisse ici, un chien tout seul.
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MessageSujet: Re: One step closer (Leon)   One step closer (Leon) EmptySam 1 Oct - 19:56

TW : violence, sang, rejet, coups et blessures, sexe

L’intérêt vif. Le regard flambant, orbes ayant pris vie plus que de raison. L’hameçon tenu par Tina qui se croit reine dans ce monde démons. Humain sans pitié et rendu proche de l’animal pour expier son mal être. Garante de ses propres règles dans ce royaume qu’elle gravit, chaque jour. Leon comme accompagnateur, flirtant avec ses propres principes, l’un deux bafoué par son insécurité. Couardise non respectée puisque mise au premier rang de ses odieux défauts qu’elle ne souffre. Pourtant, il demeure sur ce piédestal, déchu de nombreuses fonctions, relégué au rang de traitre mais la flamme se fait, vacillante, chancelante sans pour autant s’éteindre. L’être revêt des facettes dont elle ignore le fonctionnement mais Tina ne veut et ne peut lâcher l’affaire Basquiat. Question d’honneur ou principe féminin à la noix, la question l’a souvent effleurée mais elle a décidé d’abdiquer pour seulement se laisser porter, comme d’ordinaire. « Nan, c’est pas le moment. » Porter des charges lourdes, leurs miséreux meubles et autres apparats. Remuer ce jadis qu’elle espérait futur reviendrait à lacérer sa peau d’innombrables coups. Décidée à se protéger et se préserver de bien des maux durant ces neuf mois à venir. La tête mal vissée sur ses épaules de détractrice mais l’âme maternelle malgré tout. Si ses croisades restent et font foi de ce qu’elle est, jamais la vie qu’elle porte ne serait impactée par pareil théorème. Abreuvée de ses discours moralisateurs et conquérants, de sa notion spartiate de la justice mais les coups et blessures en moins. Bulle de bonheur préservée de toute perversion jusqu’à ce que la raison soit sienne, fit de ses choix et actes.

« T’as qu’à venir la chercher mais t’en as pas assez dans le pantalon pour ça. » Le bandage qu’elle serre peut-être démesurément pour rassurer son ego et le besoin de maîtriser la situation qui semble déraper au fil des minutes avançant. Déjà sa main retrouve l’une de ses positions favorites, celle de l’audace et de l’effronterie Jonesque. Le plaisir contre son épiderme, griffes prêtes à révolutionner une nouvelle fois l’amour glané au cours de chevauchées endiablées. L’esprit avec d’autres prises. Celui de cet abandon effroyable dont elle a été victime et la colère renaît dans ses astres océan. Tumultueux océan où l’orage menace, alors que le solaire y brillait avant. Danse difficile à orchestrer quand chaque pas change la donne. Son petit manège fait pour agacer pas pour remémorer les prémices de leur relation lorsque de sa voix grave c’est la féminine qui l’invita. Dans cet antre d’une débauche maîtrisée et consentie entre eux deux. Les tabous démultipliés et l’équilibre de leur relation comme seul repère désormais tangible de son existence. Misérable existence lorsque ses yeux l’ont confronté car aujourd’hui, ils la fuient et les siens ne peuvent que pleurer.

La main toujours tendue entre le vide et la complétude. Temps qui stoppe son cours quand le souffle masculin l’encercle. Etau faisant prisonnier ses sens. Ses pensées dérivent et tentent pourtant de se raccrocher pour ne point vriller. La lèvre inférieure tremble, rattrapée par son incisive mordant. Le sang perle imperceptiblement, goutte éphémère témoigne du carmin qui a trop coulé et de la frénésie qui pourrait l’emporter. Jamais de demi-mesure avec Tina. La pression toujours exercée sans l’accentuer alors que le signal semble révélateur. La chaleur remplacée par la moiteur. L’esquisse d’une caresse, à peine perceptible, aussitôt évaporée. La tristesse un instant la prend, le cœur au tournant quand manque de vaciller car le contact rompu la rend orpheline. L’action sommaire et la situation totalement anarchique. Elle va pour capturer la chevelure ébène et stoppe sa course, la main portée sur son ventre qui respire du même air que le sien, la clope jetée aussitôt sur le sol, loin du drame. La conscience soudain faite d’une femme encore enfant, sans autre lien avec le monde adulte que son âge. Sirène noyée, engloutie sous la houle, avalant l’eau à grandes tasses pour mieux sombrer. La lumière après l’éclipse quand ses yeux cerclent ses jumeaux. Rictus qui se tort alors qu’elle repart dans la maîtrise de ses actes. Sa main reprend sa course là où ses doigts capturent les mèches foncées du bellâtre. « T’as cru quoi Basquiat ? » Et elle tire. Frénétiquement. Un coup sec qui ramène la tête de l’homme vers l’arrière. « T’as pas signé pour ça quand tu t’es barré. Le trou du cul que t’es avait qu’à réfléchir. Je t’ai jamais enchainé. Au lieu de jouer au gosse, on aurait pu discuter. Je suis pas une garce. C’est ça le pire, que tu te casses parce que t’as cru que j’allais te sucer le sang jusqu’à la moelle pour que tu restes. Bordel, tu me connais Leon. Des fois, je me dis que non en fait, tu faisais semblant. » Nostalgie empreinte d’une forme de chaos trouble son échine qui tremble, ses doigts, refermés sur son pénis, mus par le même frisson. Caresse qu’elle rompt, tête qu’elle tire un peu plus vers le bas. Les nerfs à vif. « Le tocard a rien à ajouter je suppose ? » Tina qui abandonne le navire, ramassant son sac sur le sol pour le poser sur le banc mais le cœur aux prises d’autres nausées. Le haut le cœur permanent maintenant, la main cramponnée contre le bide et déjà, elle refait la couleur du sol des vestiaires de ses tripes de bile lestées. « Et merde. » Second round repartit avant qu’elle se redresse à la recherche d’une compresse pour éponger ses lèvres tressautant.

@Leon Basquiat
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