written in the stars

au loin résonne l'écho sauvage des rivages qu'elle a éclairés ›Tumultueux sont les sentiments, vivaces et s’éclipsent à la lueur du temps quand le souffle l’emporte vers d’autres lippes. Meilleure transaction que celle désormais brisée. Les morceaux de bouteilles jonchent le sol dans l’appartement trop petit pour la fratrie. Le papillon butinant car l’Apollon décline au cours de ses conversations contre le whisky trop parfumé. L'idylle sommaire d'un blanc cavalier venue sauver la promise, vendant ses charmes au plus vil des manants. Ledit gentleman, torse bombé devant la télévision qui résonne alors que Tina s’insurge des devoirs non faits. La diva passe le pas de la porte et ni l’un ni l’autre ne s’adressent le moindre regard. L’ivresse passée du monstre adoré par la princesse châtiée, celle qui au cou d’hommes prospères se plait à danser. Le minois enjôleur, les mots suaves et la prison refermée. L’ouvrier point pardonné sombre et part à la dérive lorsque l’ancienne maternelle repart sur les routes, l’or dans la rétine et le sens de la famille bafoué. Infidélité avérée et plus envie que leur couple perdure mais il ne met pourtant pas un point final à ce foyer car c'est la boisson qui dicte ses pas et non la raison.

Des facilités déconcertantes pour sa scolarité alors que ses poings servent à taire les péroxydées et ses griffes à lacérer les malfrats de ses frères et sœurs pour Tina. Réponse équivoque à des codes qui lui font défaut, multiples avertissements que ses bons résultats permettent d’amoindrir. Quartier sans avenir mais des rêves fourmillent, un crayon logé entre ses doigts quand sur le papier courent ses plans pour la planète, dénonçant l’humanité de manière enfantine puis la virulence s’invite, reine de ses palabres, manipulatrice de ses sens. Dictats toujours plus forts, tracs imposés et campagnes dressées. La photocopieuse de son collège détournée comme remède aux maux scolaires, ceux avisés dans ses papiers incendiaires. Langage guère édulcoré pour dénoncer mais service rendu pour mieux accuser. Réparations inexistantes à la culture pauvre. Son absence, cruel défaut de notre société.

Inonde Londres de ses yeux énamourés, de sa joute soignée et de son apparence vernie. La mère au bras du nouveau chevalier, prince des comptes en banque épousé. L’augure est bonne pour la pernicieuse qui capture les plus jeunes dans ses filets, ne laissant à Tina le loisir de riposter. Conviant ses frères et soeurs sans leur laisser un choix réel vers les USA. Tina point en reste puisqu'elle ne veut abandonner les siens. La coïncidence peut-être trop grande de cette bourse obtenue quand l’un de ses articles est sélectionné par un collège New-Yorkais. La pièce rapportée en costume s’y fond à merveille puisque son empire s’y tient. Les expatriés convolent vers leur nouvelle destination laissant choir le déchet paternel, roulant derrière un comptoir sans l’ombre d’un remord. Un pincement demeure mais ce n’est pour sauver son âme qu’elle décolle à l’autre bout de l’Atlantique mais bel et bien pour triompher de ses mots imparfaits.

L’élite lorsque la piscine crépite de bienheureux héritiers. Le rire faux pour l’ancienne charmeuse au bras du nouveau marié. Les frères et sœurs aliénés par le luxe et l’intégration jamais réussie pour Tina. Trop de strass, les paillettes point dans les yeux mais sur les peaux immaculées là où elle leur préfère le dessin tracé de contes avides d’être montrés. Le collège trop réputé où elle ne se fond, seule bienheureuse rencontre, celle de ce professeur qui tient le journal. Des mots trop provoc’, des sentences trop radicales. Elle sort pour à nouveau s’expatrier Tina et ne reste des fruits de sa bourse que des cendres à ramasser car engloutis par la madré. Furibonde de voir cet argent placé dilapidé, elle mène sa vendetta. Enquête sur le riche magnat époux de sa mère et déterre quelques secrets qu’elle publie dans son collège sélect où elle ne met plus les pieds que pour dénoncer. Renvoyée comme une malpropre, elle laisse la trace de son passage flagrant en imbibant les casiers, sur sa sortie, de whisky, restes d’une bouteille qui déjà draine ses veines. Le briquet s’allume et l’incendie démarre. Vestiges sûrement réparés de son passage anachronique. L’anarchie au bout des doigts lorsqu’elle quitte la maisonnée, renvoyée par deux fois par l’homme et la butineuse.

Les rues ne sont pas sûres pour l’initiée mais très vite elle tombe dans un cercle vicieux, prêtant sa présence contre un foyer. Amusant le masculin et y trouvant du réconfort. Cercle d’amis qui s’agrandit quand de Manhattan elle tombe pour côtoyer le Bronx. C’est au centre culturel qu’elle traîne le plus souvent, prêtant ses mots bénévolement pour tenir informée la populace locale via la gazette du quartier. Totalement déscolarisée, elle reprend contact avec le gérant du journal de son ancien collège, pour s’excuser. Le seul a l’avoir un jour estimée. Et puis, elle le rencontre. Amis communs, l’or dans le sang, dynamite pire que celle qui fait « boum » aux embruns d’ambroisie. Ils dansent et elle oublie le drame de sa vie. Il est beau Leon, comme ces intemporels astres qu’on ne peut arracher au ciel mais qui sans cesse demeurent malgré l’azur déclinant. Les paupières closes pour couper la journée et la nuit ils revivent. Proposition à l’indécence extrême mais pilier qu’elle maîtrise sans fausse modestie et ils errent à côté. Puis sur des bancs à échanger cigarettes et autres joyeusetés. Elle refait le monde à ses côtés. Dans le tourment, né du chaos cette relation rend son instabilité vivable et à ses dix-neuf ans, alors que ce sont les petits boulots qu’elle enchaîne pour survivre, ayant réussi à s’abriter entre foyers et fonds d’appartement, elle reprend ses études. Obtient son bac. Affamée de connaissances mais la réalité la rattrape lorsque son frère est mis à la porte de chez sa mère. Tina l’héberge et redouble d’efforts. Deux ans après c’est vers Leon qu’elle revient, sûrement marquée par les sévices infligés à son âme sous le coup de drogues acidulées. Bonbons sucrés qui ne risquent le diabète. Euphorie regagnée. Stone désormais sur leur propre canapé lorsque Marley jappe et prend part à sa poésie. Elle n’est plus seule mais adepte de ce foyer, prise entre mille feux. Transie par l’Apollon. Affairée par la société qu’elle dénonce sur Twitter et par le biais du journal de leur quartier ayant pris de l’essor. Les scandales qui ravivent son esprit affûté et le besoin de retrouver un semblant de légitimité, revanche sur ces brides d’existence qui lui ont été enlevées, ou imposées. Elle dépeint le portrait des oubliés. Réalise des interviews sur les moins lotis, suit les combattants dans des trafics impérieux et danse sur le monde, terrain de jeu de ses converses peinturlurées. Et l’envie d’être reconnue nait. En plus de ses emplois sommaires, elle reprend les cours du soir, le journalisme en première ligne.

Brillante, insolente mais guère carriériste. Elle expose son travail aux yeux d’une professeur, celles des portraits érigés à la manière de tranches de vie ordinaires. Son travail est plagié; un livre est même édité. Personne ne lui accorde du crédit car elle n’est que la pyromane, sauvage et aliénée. On l’accuse même d’harceler. Alors, elle ne lâche pas cette fois et redouble de sujets, de mots mais sans pour autant percer car en lettres invisibles placardé sur son échine « menteuse et calomnieuse. » Mais eux savent. Lui, il sait. Pilier depuis des années quand s’invite à leur idylle, l’ombre d’un bébé. Estomaquée et perturbée, la nouvelle passe mais jamais il n’est question de renoncer. Abandonner sa chair entre d’autres mains n’est pas envisageable. Réminiscences de sa mère qu’elle ne reproduira pas. Le quotidien en pagaille mais la possibilité d’être plus. D’être mieux. La fuite le prend. Il n’a rien demandé, cependant, c’est à deux qu’on crée. L’alchimie évidente rompue par le couard. Effleure ses pensées de briser cette vie qui n’a rien demandé et le cœur battant à l’autre bout du moniteur blesse son âme au plus haut point. Elle ne sera cautionnaire de pareille barbarie. Impossible de se départir de l’être qui grandit, cela fait un mois et demi qu’on a soufflé sa grossesse et qu’elle demeure seule, face à la barre du navire. Le cœur implosé de mille couleurs, tétanisée par la peur de ne pas être à la hauteur mais avec la conviction d’y arriver car la lâcheté n’est pas Tinaesque. La ferme intention de rassurer et raccrocher le wagon laissé sur le côté car de son oxygène il en va, Leon comme le remède à bien des anxiétés. Baume sur son âme, reflet de l’arc-en-ciel qui sur sa vie renaît.